Les stages intensifs de la Classe de la Comédie de Reims
Tout au long de la saison 23/24, découvrez un temps fort ou une facette d’une école ou classe préparatoire de CDN. Ce mois-ci, focus sur la pédagogie de la Classe de la Comédie de Reims, située au cœur-même du théâtre.
Durant les deux ans que dure leur formation, les élèves de la Classe de la Comédie de Reims se préparent aux concours des écoles nationales supérieures d’art dramatique en suivant des stages intensifs réguliers. Dispensés par des comédien·ne·s et metteur·se·s en scène reconnu·e·s, ces temps de pratique permettent d’approfondir la théorie et la technique enseignées. Diversifiées tant dans leur approche que dans leur contenu, ces mises en situation explorent ainsi l’ensemble des problématiques qui se posent à un·e acteur·rice. Chacun peut alors développer sa propre grammaire de comédien·ne.
Cette année, c’est le comédien et metteur en scène Jonathan Mallard qui a ouvert les festivités. Son stage de trois semaines autour de l’écriture contemporaine incisive de Logan de Carvalho, a fait plonger, dès la rentrée – et avec quelle énergie ! -, les étudiant·e·s dans le grand bain. Iels ont ainsi eu l’opportunité de faire groupe pour la première fois et d’avoir un suivi en jeu à la fois individuel et collectif.
La comédienne et metteuse en scène Anne-Lise Heimburger a ensuite mené avec les élèves un travail précis sur la langue classique et l’interprétation par la traversée de scènes choisies dans Dom Juan de Molière.
Le troisième stage de deux semaines s’est focalisé sur l’improvisation. La comédienne Servane Ducorps s’est appuyée sur trois extraits de Les trois Sœurs pour motiver et cadrer des improvisations en groupe, afin d’aller peu à peu vers le texte de Tchekhov :
“Nous avons travaillé avec l’improvisation comme écriture au plateau, sur des notions très simples (écoute active, réaction / action, notion de son corps au plateau, conscience du groupe / équilibre du plateau, présence ou absence du 4e mur et rapport au public…) avec des règles de jeu (être là au moment présent, accepter les propositions et les pousser…). Il s’agissait d’être presque en permanence tous les 9 au plateau, d’improviser et de construire donc à 9.”
Servane Ducorps
En novembre et en décembre, les élèves ont travaillé pendant trois semaines avec le comédien Thomas Blanchard sur Les Bonnes de Jean Genet. À deux ou trois, iels ont pris en charge des scènes choisies, et ont travaillé en miroir le texte non dramatique Ce qui est resté d’un Rembrandt découpé en petits carrés bien réguliers et foutu aux chiottes du même auteur.
La dernière semaine de ce trimestre est consacrée au mouvement dansé avec Joachim Maudet, danseur et chorégraphe. L’approche interdisciplinaire et l’ouverture aux autres pratiques et disciplines (cinéma, cirque, danse…) étant l’un des fondamentaux de la formation, les étudiant·e·s sont également initiés… à la ventriloquie ! Une deuxième semaine de stage avec Joachim aura lieu au mois de mars 2024.
En deuxième année, c’est un·e enseignant·e dédié·e qui prépare les élèves aux concours, pour lesquels iels bénéficient d’un accompagnement financier et logistique.
Les objectifs de la Classe de la Comédie sont multiples : que les élèves maîtrisent les techniques de jeu et techniques vocales, mais aussi qu’iels possèdent une solide culture générale théâtrale et comprennent l’environnement socio-professionnel du secteur artistique dans lequel iels seront amené·e·s à évoluer.
“Cette classe est pour moi un vrai laboratoire d’expérimentation. Un territoire à explorer et qui s’étend constamment. La diversité d’intervenants nous offre une multitude de chemins à emprunter et nous amène à nous pencher différemment sur notre propre jeu. Je pense que c’est une formation qui met son poids sur la notion de groupe et cela se ressent dans l’évolution du rapport au plateau entre les élèves. On nous donne la possibilité de créer dans un environnement sain et propice à la découverte, sans pour autant que nous nous reposions et restions dans notre confort. On est sans cesse encouragé à trouver notre façon de travailler en autonomie et notre propre voie en tant qu’artiste. C’est en somme loin d’être un environnement scolaire mais un vrai lieu de création.”
Kaïto Bernhart, Promotion 25
La formation est soutenue par la Région Grand Est et construite en partenariat avec l’Université Reims Champagne Ardenne. Elle a obtenu l’agrément de classe préparatoire en 2022, délivré par la DRAC Grand Est.