Théâtre National Populaire

Un théâtre de création placé sous le signe de la transmission et de l’éducation, un théâtre poétique profondément ancré sur son territoire, une maison ouverte à tous

Fondé le 11 novembre 1920 par Firmin Gémier – inventeur en 1911 d’un théâtre national ambulant – le Théâtre National Populaire est d’abord logé dans le Palais du Trocadéro à Paris. Après la mort de Gémier, viennent la guerre et l’occupation, l’institution connaît alors une longue éclipse.

En 1951, Jeanne Laurent nomme Jean Vilar à la tête du TNP. Jean Vilar conçoit son théâtre comme « un service public », tout comme le gaz et l’électricité. Il établit de solides relations avec les spectateurs (horaires, prix des places, gratuité des services), et multiplie, de saison en saison, les créations de grands textes classiques français ou étrangers peu connus (Corneille, Kleist, Brecht…), qu’il met en scène dans une esthétique dépouillée.

Il met en œuvre, aidé de son administrateur Jean Rouvet, une politique culturelle originale et tient le pari de faire venir à Chaillot un public populaire, au moins 2 500 personnes chaque soir, à des prix peu élevés. Pour attirer le public, il faut d’abord aller à sa rencontre, d’où les liens établis avec les associations, les comités d’entreprise, les étudiants, les clubs. Une association est créée, les Amis du Théâtre Populaire. La revue « Bref », initiée par Gémier, est relancée.

De 1951 à 1963, le TNP parcourt la France et le monde. Vilar réussit à associer au théâtre les notions de fête, de cérémonie et de service public.

En 1963, il décide de se retirer. Georges Wilson lui succède. Il obtient la construction d’une seconde salle mieux adaptée à la création d’auteurs contemporains. En province, la quête d’un théâtre pour tous est foisonnante.

À Villeurbanne, le Théâtre de la Cité, fondé en 1957 par Roger Planchon et son équipe (Isabelle Sadoyan, Jean Bouise…), parvient à implanter en région lyonnaise un théâtre de création, permanent. On se souvient des tournées nationales et internationales des Trois Mousquetaires ou de Henry IV…

De Chaillot à Villeurbanne

En mars 1972, Jacques Duhamel, ministre des Affaires culturelles, donne le sigle du Théâtre National Populaire au Théâtre de la Cité, qui prend le statut de Centre dramatique national. La direction en est confiée à Roger Planchon, qui décide de la partager avec Patrice Chéreau et Robert Gilbert. Le TNP devient l’un des lieux les plus vivants de la décentralisation.

En 1986, Georges Lavaudant succède à Patrice Chéreau parti, depuis 1982, diriger le Théâtre des Amandiers-Nanterre. Il partage avec Roger Planchon la direction jusqu’en 1996, avant de rejoindre l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Des spectacles produits et joués par le TNP à cette époque, on se souvient de ceux de Roger Planchon, Le Tartuffe, George Dandin, L’Avare ; de Patrice Chéreau, Le Massacre à Paris, La Dispute, Peer Gynt ; de Georges Lavaudant, Baal et Dans la jungle des villes, Platonov, Terra Incognita, etc.

En janvier 2002, Christian Schiaretti succède à Roger Planchon à la direction du Théâtre National Populaire. Il perpétue au travers de son action les fondamentaux du TNP, en privilégiant la lecture des grands textes classiques et l’ouverture au répertoire contemporain. Le 11 novembre 2011, après trois années de conséquents travaux, le nouveau Grand théâtre est inauguré avec Ruy Blas de Victor Hugo.

En 2020, Jean Bellorini est nommé directeur du TNP. Il revendique un théâtre de création placé sous le signe de la transmission et de l’éducation, un théâtre poétique profondément ancré sur son territoire, une maison ouverte à tous.